Une des techniques de l’écoute active :
Le coach, dans son attitude de respect, de tolérance et de compréhension, ne cherche ni à interpréter, ni à conseiller, ni à juger, ni à rassurer. Avec la reformulation, il cherche à entrer dans le monde de son client, à entendre et à ressentir ce qui lui est important à travers ses mots, ses expressions, ses attitudes. Tout en écoute, il cherche à « sentir » la force des mots pour retenir ceux qu’il va faire entendre à son client.
Reformuler, c’est agir comme un écho ou un miroir : le client peut alors s’entendre dans la voix ou s’apercevoir dans le regard du coach. Mais même si le coach est pleinement et profondément disponible à son client, il ne peut retenir qu’une partie des messages qui s’offrent à lui : volontairement ou involontairement, consciemment ou inconsciemment, il fait des choix qui inévitablement « déforment » le reflet, l’écho qu’il renvoie.
Bernard Hévin et Jane Turner distinguent trois formes de reformulation* :
1 – La reformulation reflet
Elle suit généralement une phase importante du discours. Le coach restitue en termes identiques ou similaires les idées et/ou les sentiments exprimés pour que son client s’y reconnaisse. C’est un moyen de vérifier si coach et client se sont compris et, pour le client, d’évaluer la qualité d’écoute du coach. Cette reformulation permet d’établir la relation et de l’installer dans un climat de confiance, de respect et de coopération.
2 – La reformulation clarification
Elle rassemble des éléments épars du discours explicite et implicite, les synthétise et les reformule dans une seule proposition pour faire apparaître le sens de ce qui a été exprimé. Le coach donne la priorité au contenu latent du discours et invite ainsi son client à faire appel à ses ressources pour mieux explorer sa demande ou son problème. C’est en quelque sorte un « accompagnement affectif » de la pensée : si le coach est parvenu à saisir et exprimer le « sentiment vécu » alors la relation s’engage dans une voie plus authentique et constructive.
3 – La reformulation déductive
Elle permet au coach de vérifier le bien fondé d’une hypothèse. Le coach déduit des paroles, attitudes et sentiments qu’il perçoit une hypothèse qui prend sa source dans ses compétences disciplinaires, donc hors du champ de perception du client. Ainsi la déduction du coach est basée sur des connaissances dont souvent le client ne dispose pas. Elle peut le surprendre et temporairement générer de l’angoisse. Elle peut aussi lui sembler plus logique et explicative : le client risque alors de se reposer sur le coach pour expliquer sa dynamique interne. C’est pourquoi il convient d’user de cette forme de reformulation uniquement lorsque le coaching est entré dans une phase de coopération et de confiance : elle enrichit alors la connaissance du client et lui fournit des éléments de compréhension qui l’aident à progresser en autonomie.
*: Bernard Hévin et Jane Turner – Manuel de Coaching – Dunod 2002.