La Posture dans la pratique narrative
Michael White, décédé aujourd’hui, enseignait que le praticien narratif doit utiliser une posture « décentrée et influente » dans les approches narratives.
« Décentrée » signifie que ce sont les client-narrateurs qui sont au centre de la conversation, le praticien, lui, se trouve alors décentré et cela ne l’empêche pas d’être pour autant engagé.
« Influente » parce que le praticien construit au moyen de questions un échafaudage qui permet au client-narrateur d’écrire des histoires alternatives.
La conversation narrative permet au client de réécrire son histoire autrement et d’aller explorer au delà de son « histoire dominante », qui lui pose problème et l’empêche d’être, ou de faire, ce qu’il souhaite, d’autres histoires identitaires avec des exceptions à ce qu’il croit être une règle. Créer un récit alternatif permet de sortir de son histoire dominante qui nuit ou fait souffrir.
« Nous n’avons pas besoin d’apprendre aux gens quelque chose de nouveau, il suffit de les aider à entrer en contact avec un matériau déjà présent ».
Le fondement des approches narratives sont des conversations narratives qui s’appuient sur un processus guidé par des cartes. Ce concept de carte permet d’aborder les conversations sur des registres différents et sur des niveaux différents.
Michael White nommait le passage d’une carte à l’autre d’échafaudage.
Les trois grandes cartes :
La « carte d’externalisation »
elle permet de dissocier le narrateur de son problème.
« Le problème, c’est le problème, ce n’est jamais la personne ».
La carte de « re-groupement »
Elle permet au narrateur (client) de se relier à des personnes connues (vivantes ou décéder) ou à des personnages fictifs – importantes pour lui. En se re-connectant à ces personnes disparues ou décédées, à des personnages oubliés, cette carte permet de construire ou reconstruire un « club » de « supporter ».
La carte « cérémonie définitionnelle ».
En utilisant l’auditoire présent, le praticien invite chacun à témoigner de la nouvelle identité qu’est en train de se créer son client-narrateur. Cette carte aide à définir et à consolider l’histoire alternative
Deux ouvrages de Référence :
« Les moyens narratifs au service de la thérapie », M. White et D. Epston, Satas, 1980
« Cartes des pratiques narratives » , M. White, Satas, 2009
et un site : https://www.pratiquesnarratives.com