Manager au féminin. Vous avez dit “affectif” ….ou professionnelle ?
Coach : « Soyez moins affective et plus professionnelle » c’est l’objectif prescrit par votre directeur ; qu’attendez-vous personnellement de ce coaching ?
Véronique : Pour commencer, sachez qu’il y a un an j’ai perdu mon mari brutalement… après plus de 20 ans de vie commune ; je vis aujourd’hui avec nos enfants dans une maison qui porte nos souvenirs…
Coach : Véronique, je suis profondément touché par votre histoire et je vous remercie de partager votre souffrance. J’ai, comme vous, 2 enfants et je partage depuis 20 ans ma vie avec un être que je n’imagine pas perdre. Si cela m’arrivait, je ne crois pas pouvoir surmonter cette épreuve, seul. Je vous trouve courageuse, surtout dans le contexte de réorganisation, plein d’incertitudes.
Véronique : j’ai aussi des amis hors du cadre professionnel avec qui je parle beaucoup, qui m’aident à avancer, faire le deuil.
Coach : Depuis le début de notre séance, j’observe que je suis envahit par l’émotion et je n’arrive pas à avancer sur un objectif professionnel. C’est peut-être l’émotion qui m’empêche d’être professionnel ? Votre directeur voulait peut-être nous indiquer cette piste : comment mettre de côté une telle émotion dans la relation professionnelle ? »
Véronique : Je suis une professionnelle et je ne veux pas me changer ! Votre écoute et votre empathie sont aussi des qualités qui m’aident…
Coach : Je crois que vous êtes la seule femme dans l’entreprise dans ce poste à responsabilités. C’est une manière de démontrer votre professionnalisme. Et vous y ajoutez, ce que certains appellent l’intelligence émotionnelle. C’est une compétence que les managers cherchent de plus en plus à développer…
Véronique après un long silence : vraiment ?
Coach : Je vous propose d’observer, dans les prochaines semaines, les situations où votre émotion vous est utile, professionnellement ; et comment vous réussissez à combiner le professionnel et l’affectif.
Trois semaines plus tard,
Véronique : J’ai trouvé comment mon côté féminin m’aide à être professionnelle. Par exemple, Nadia, une jeune apprentie très timide, à qui j’essaie de redonner confiance en soi.
Coach : Qu’est ce qui vous anime alors ?
Véronique : C’est, je crois, l’envie de l’aider à se réaliser professionnellement, bien sûr, mais sans mettre de côté son identité. Je pense que mon directeur n’accepte pas sa partie affective, féminine : il voudrait l’effacer chez moi !
Coach : Qu’attendez-vous de cette séance ?
Véronique : je souhaite trouver comment accepter mes détracteurs et être capable de les confronter…